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karl marx - Page 3

  • Histoire contre Politique

    Plus l'histoire prend de l'importance dans la pensée, plus la politique, la religion et le hasard en perdent. L'affrontement de la liberté et du destin est répété dans l'affrontement de l'histoire et de la politique.

    L'historien tiendra pour un des genres littéraires les plus ignobles celui d'Alexandre Dumas dit du "roman historique", réservé d'habitude aux petits garçons.

    Dumas est bien sûr loin d'être le premier à apposer le sceau de l'histoire sur des paquets de mensonges débiles. François Bacon auparavant condamna sévèrement le même ignominieux procédé dans le "Roman de la Rose", ou celui d'Arthur et des Chevaliers de la Table ronde, exemple plus ancien de la manière dont la science se métamorphose en divertissement sous l'effet de l'oppression religieuse ou politique, celle-ci n'ajoutant que l'efficacité au procédé de propagande de la première. On ne trouvera pas d'histoire honnête de l'Eglise catholique romaine, c'est-à-dire dépourvue de pieux mensonges, émanant de clercs : ça n'existe pas. De même il n'y a pas d'historien honnête de la République française mais des catéchistes. Max Gallo est un imposteur de ce type, ignorant tout sauf la meilleure manière de méduser le public, funeste crétin médiatique.

    On comprend ainsi pourquoi l'entreprise formidable de purification spirituelle menée par Marx et Engels a eu pour effet de rendre sensible la puissance d'action de Satan dans l'histoire ; le meilleur masque du diable n'est autre que le hasard. Parlant du dieu des imbéciles, Bernanos aurait dû préciser qu'imbécile s'entend aussi comme "possédé", et possédé comme "serf". L'anneau est le symbole du diable. Marquant la main droite, il y a tout lieu de penser que c'est un anneau que saint Jean indique. La montre-bracelet est un symbole non moins fort que l'anneau de soumission à la puissance temporelle.

    Il est parfaitement logique que l'idée de "signes sataniques" paraisse idiote ou ridicule à ceux qui y sont soumis. Comme d'autre part un esprit plus tourné vers la science trouvera farfelu qu'on puisse, sous le conditionnement du hasard, introduire une dose d'ignorance dans la science et la changer ainsi en cosmétologie, en masque pour bonnes dévotes (cf. la jésuitique habileté de Claude Allègre à retourner la faille spatio-temporelle sur laquelle il s'appuie lui-même avec l'aplomb qu'on lui connaît -identique à l'aplomb des économistes du "Figaro" avant la crise, car du même métal- à retourner cette faille contre les imbéciles écologistes.)

  • Drug as a Religion

    Not only Religion is a drug used by Politickers (History of Karl Marx describing Christian Theology as a drug is concerning Christianity when it was not splitted from Political Power, i.e. until 1800 in France. In true Marxist History, Christian religion died in Europe around 1800 and was replaced by nazism of G.W.F. Hegel; Marx is describing German Philosophy as the new Religion, stronger than the former one because the members of this new Cathedral are denying making a Religion. And in fact it is not true to think that French people are less religious than USA people for instance; most of French teachers of the more than three million French Education system employees are acting as real clerks.)

    One can even say that the biggest the State is, the more centralized: the strongest must the Religion be. Lenin for instance guessed that Communism or Marxism would turn in big Soviet Union in a Religion 'as Christianity turned in a Religion in France in XVIIth Century', due to strong central power (Lenin does understand Christianity better than today Pope Benedictus XVIth, full of crazy German Philosophy!).

    Not only Religion is a drug: I mean Drug is a religion too. Sole use of drug by someone is proving he is under religion. Effects are similar. Due to his link with Greek Science, Marx does think that religion is the way not to know who you are, a veil between the Sky and Human people. This schizophrenia or melancolia is just faster with drugs but desire of drug is the same than desire of religion: abandonment to a power stronger than you are.

    It was probably a kind of joke in young Marx mind to attack 'existentialism', which is the religious background of nazism (see Heidegger, member of NSDAP), to fight against it as this was coming from the Devil. But now we can see that existentialism is from Satan and Marx was true.

    In fact Religion as we can see in some Pagan civilizations such as Roman Civilization can be 'under the Devil', i.e. not make the difference between God and Satan. It is due to a bad level of Scientific knowledges. You can find it in Greek civilization and this is Pythagorean satanic religion strongly condemned by Aristotle and Francis Bacon later.

  • La Croisière s'amuse encore

    Pour le philosophe-cabot Luc Ferry, il faut s'interroger sur la mondialisation qui prive les institutions politiques françaises du pouvoir d'agir. Et le sage d'ajouter que ce problème d'impuissance serait par-delà la droite et la gauche. Diantre, ça ne rigole pas alors... D'autant moins que Ferry pense avoir dépassé-là le seuil de ce qu'il convient de dire en présence des électeurs : à savoir que déposer son bulletin dans l'urne est comme pisser dans un violon. Une majorité des Français s'en est aperçu sans doctorat de philosophie et la connerie mêlée de morgue de Ferry est invraisemblable, comme s'il partait du principe que les téléspectateurs ont tous subi une lobotomie.

    Une majorité sait même que nous sommes surendettés et que les campagnes coûtent un paquet de pognon (plus d'un milliard d'euros pour la campagne de Mme Bachelot). Autant faire construire une ferme à Carla Bruni ou lui acheter un carrosse comme la reine d'Angleterre plutôt que claquer ce fric en affiches ou en spots télé consternants.

    *



    Ferry découvre la mondialisation plus d'un siècle et demi après que Marx en a annoncé la mécanique dévastatrice : "Le Capital est le pire ennemi du Capital." Ferry est en outre la caricature du philosophe existentialiste dépeint par le même Marx comme le nouveau clergé de la nouvelle Eglise chargée d'abrutir les populations de slogans à l'échelle mondiale.
    Un peu moins crétin que Ferry, notre Pangloss-Attali national. Celui-ci a théorisé l'alternance gauche-droite il y a plus de quinze ans comme le mode politique le mieux adapté à la croissance capitaliste ; de fait les Etats-Unis sont dotés d'un tel moteur à deux temps pour accompagner la croissance et la Chine souffre de ne pas en être équipée, la principale fonction du socialisme étant d'anesthésier le monde ouvrier (de là vient que les Chinois ne tiennent pas de discours hypocrites sur les droits de l'homme, l'écologie, etc.). Il est donc impossible de sortir de la fiction droite-gauche, de traverser le miroir pour penser le moyen d'éviter les effets nuisibles de la mondialisation. Cette fiction est exactement de la même nature (religieuse) que la projection économique capitaliste, et on ne peut les dissocier.


    L'idée de Ferry c'est d'arrêter la mobylette pour mieux calculer à quelle vitesse elle roule. On peut poser le problème en termes marxiste : Aucune religion n'est capable d'écrire sa propre histoire, c'est-à-dire de porter un regard critique sur elle-même, et la religion existentialiste moins que les autres (pour un chrétien, elle pue le satanisme à plein nez, non seulement à cause du nazisme, mais précisément à cause de son caractère occulte).

    "Miroir, dis-moi qui est la plus belle ?" Le système politique français n'a pas d'autre fonction que de renvoyer aux Français la plus belle image d'eux-mêmes.
    En témoigne aussi le fait que les partis d'extrême-droite ou d'extrême-gauche ne sortent pas non plus du mode binaire du cadre politique psychologique, quoi qu'ils en profitent directement beaucoup moins ; pas plus Besancenot que Le Pen (celui-ci est juste un peu plus avisé lorsqu'il remarque que l'alternance gauche-droite est devenue région-nation ; depuis que la lutte des classes a pris fin en France vers le milieu du XIXe siècle, ce système binaire a connu d'ailleurs plusieurs mutations).

  • Celine and Churches

     

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    Quoted two times by French Louis-Ferdinand Celine in a compilation of his letters is Karl Marx analysis that 'Jewish are freeing themselves when Christian people are becoming Jewish.' Remembering Voltaire who was complaining at his Time about the Jesuit and Jansenist Parties that made a kind of Jewish Church with the Catholic one.

    Remembering young Simona Weil too, who did not want to belong to Catholic Church because she thought that Christian people committed the same mistakes than Jewish people in Old Testament until the murdering of Jesus whom she was trusting after a communist youth.

    Today Roman Church in France is nothing more than an old Relic, helped by the French Government because of tourism, and which does interest only young maiden looking for gay husbands (those are probably the best). It is more acurate to say that this Church is 'Genital' than 'Jewish'. With last German Pope, Jewish character of Catholic Church was more obvious because of his interest in old latin rites. The kind of old Catholics that one can see in Paris yet, living together as much as possible, very conservative (you can even find some who are praising the coming back of a King!), are those who are looking the more Jewish out.

    Though Roman Church is an old woman now and Capitalist Politics destroyed the Economy of rich countries those last fifty years, without stopping to steal foreign wealth in Africa or Asia (including Human wealth),  those people supposed to be with Jesus and Poors, not even are able to notice that Jesus-Christ has been murdered by Clercks and Magistrates, and that it is not impossible that Human History is made of the same steps than Jesus life himself was.

  • Céline et Marx

    "Bulletin célinien" du mois de mars dédié à la correspondance de Céline, écrivain français mi-nazi, mi-communiste, mi-anarchiste, mi-libéral, tout ce qu'on voudra sauf lèche-cul, ce qui lui vaut l'admiration spontanée de tous les enfants, exactement comme pour Guignol, tandis que la ménagère de plus de cinquante ans applaudit non moins spontanément le Gendarme et sa trique, et garnira plutôt sa bibliothèque de romans de Frédéric Beigbeder et d'encycliques de Benoît XVI.

    Le risque à trop sonder le corpus de Céline à la manière d'un chirurgien ou d'un grammairien du XVIIe siècle est de finir par se retrouver au même point que le ténia à grosses lunettes que Céline conchiait. Mathématiciens et insectes n'aiment rien tant que la vieille peau et les cadavres multicolores. On ne mesure pas la charité d'un écrivain avec un thermomètre.

    Là où Céline se montre le plus nazi et le moins communiste, c'est dans sa propre pente pour la médecine, reine des "arts libéraux" désormais. Le nazisme ou le libéralisme sont en effet indissociables -au plan métaphysique-, de la physiocratie ou de la biologie (On a tort, parlant de "métaphysique des tubes", de ne pas penser assez au gros côlon et à toute la mélancolique qui en sort.)

    *

    Citée deux fois par Céline dans sa correspondance, l'analyse de Marx : "Les juifs s'émancipent dans la mesure où les chrétiens deviennent juifs." (sujet dont Marx était parfaitement qualifié pour parler, étant lui-même le fils d'un juif "émancipé"*), m'a fait penser à Simone Weil, pour qui se convertir au catholicisme romain en partant du rejet du judaïsme aurait été un peu comme se précipiter de Charybde en Scylla. Idem quand j'ai entendu un rabbin juif extrêmement talmudique à la télé l'autre jour définir Dieu comme "peut-être" : j'ai sursauté en pensant à Pascal, tant cette théorie de l'"adverbe divin" m'a parue sortie d'un traité du bon usage de la langue française tel que le XVIIe siècle satanique les adorait. Je me demande si Tariq Ramadan, assis à côté dudit rabbin, n'a pas été choqué comme moi d'une telle martingale à propos de Dieu ? D'autant que j'ai cru comprendre que Ramadan connaît bien Voltaire, qui fait remarquer ici que Pascal a tendance à se prendre pour Dieu lui-même.

    Difficile en effet de ne pas regarder le pape aujourd'hui comme une sorte de juif errant, le bouc émissaire de tous les ratages retentissants et sanglants du capitalisme... ou comme une tête de Turc. A sa place, la goutte qui ferait déborder le vase, qui m'amènerait à me remettre en question, c'est d'être soutenu en France par Frigide Barjot, demi-mondaine à peu près aussi étrangère au christianisme que Jacques Duquesne dont elle cherche à piquer la place, sachant pertinemment que se mettre au niveau des andouilles démocrates-chrétiennes ne lui coûtera aucun effort, sauf peut-être de porter une jupe moins courte à la télé passé soixante balais (et encore).

    Pas de propos moins antisémite que celui de Marx, donc, qui consiste à détruire à la fois l'identité juive et l'identité chrétienne en montrant qu'une religion chrétienne et une religion juive peuvent coïncider, indépendamment de toute idée raciale. On est là à l'opposé du grotesque procès en antisémitisme intenté à Simone Weil cinquante ans après sa mort par des fonctionnaires kafkaïens, ou encore de la fantaisiste tentative récente de BHL d'inventer une sorte de judaïsme talmudique catholique (universel).

    *Un esprit antimarxiste pourrait faire remarquer que Voltaire en était déjà là bien avant, à comparer les deux calottes et à les trouver identiques. Alors il faut dire que l'intérêt de Marx est très loin de se limiter à la question judéo-chrétienne.

     

  • Protestantism... of Satan?

     

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    Protestantism is for some Sociologists the Matrix of Capitalism; obviously they did not read German Luther, Dutch Erasmus or English Francis Bacon. Condemning Speculation M. Luther is not different from Catholic Dante Alighieri; that makes today Catholic Pope more 'Protestant' -in the sociologist idea- than Luther himself!

    This problem allows to understand two points:

    -First one is that Marxism is opposite to Sociology;

    -Second one is that Sociology is not a Science but a Religion;

    *

    - Marxist History against Sociology, because Protestantism is the consequence of Capitalism, not its Inspiration or Cause. As a result, there is no big difference between Protestantism and Roman catholicism today. Divisions are coming from Politics and the Hypocrisy of the clerks is to deny it.

    Did Luther intended to make the religion of German bankers, insurance Officers, Auditors or Lawyers? Of course not, though he committed the big mistake to ask for the help of some Prince.

    Good question is: what is so useful for Politicians and Bankers in Protestantism that made this religion puted on by rich nations after they defeated Catholic Church? First thing, easy to understand, is that Protestantism is based on Ethics and is an 'out of History' Christianity. Puritanism was the door opened to the State religion which became the most common religion though Christian people cannot serve two Masters. Capitalist gangsters have so 'Ethics' in their mouth as kids have chewing-gums in their.

    Therefore Protestantism is, as French Jansenism does, the coming back to old Soul System which is the best for one dictatorship. That is why French Moliere made of Jansenism, this Christian free-masonic idea the Devil's religion with deep understanding that tells me he probably read Shakespeare. Human Pyramid -as a goal of every kind of Theocracy or fiendish Politics, dictatorship can be made if only you are changing people in souls, that is to say little cells.

    *

    - Sociology is a religion then, because it is taking Capitalism as a Necessary turn of History (exactly as Theory of History in the nazism of G.W.F Hegel does). 'Capitalism is because it had to be'. This is not History but Mathematics. To make the link with Satan here: this kind of explanation (latin explanation because it is the 'mutatis mutandis' explanation) was qualified by Marx as a Philosophical or Esoteric one. Sociology has grown up on Nazism, not on Marxist History.

    Therefore Sociology seems to be entirely made for hiding this truth that Capitalist Economy is a static one and that "the stronger central Poweis, the stronger capitalism is too", along capitalist History. Greek Nation is going bankrupt as a regular Bank, asking the help of other Bankers after themselves asked the help of some States a few month before. Economy is not really teached in Business Schools but a kind of Religion. But most important is that common people must not understand the Game.

    *Portrait is of Joseph de Maistre by Valotton, example of a Christian typical free-mason not far away from German Leibniz or English Isaac Newton, G.W.F. Hegel, this kind of Christianity that is the Matrix of nazism, devotion for Politics checking the truth that one cannot serve two Masters at the same Time.

  • Inglorious Politics

    French Politicians and Press are talking and talking about the 'Caution principle' that was crated to limit the risks caused by Capitalistic Economy that has the irresponsibility principle in its heart. Same but more efficient is the US Judicial system.

    This Paradox of both irresponsibility and security is essential to understand Liberalism. Of course the Money itself is made of the same contradiction, which is the Game paradox too (let's say the 'Black Jack Paradox' because I am Christian.)

    This was difficult for Press and TV, Networks, to hide this irresponsability recently because of the Big Earthquake that occurred, which opened many French eyes on the Incapacity of the 'five hundred families' that do rule their country. One can may be find an explanation in the French difference in the fact that French Economy, as it is based a lot on Touring, is less dependent on big industries. French President Sarkozy, who is working for French Industrial trusts is aware of this and would like to develop French Industry... in 2010! Inglorious basterds that keep the State in their hands do dare calling this 'liberalism' and speak about liberty. Do they think people are stupid as Monkeys?

    *

    The 'Caution principle' is of course useless remedy, and French bankers and their journalists are joking about it. It does not change anything in the Capitalist economy; but don't be wrong, though their jokes they are the stupidest capitalists. 'Caution principle' is made to make common people believe that the State and its law is protecting them, which is an essential religion that modern soft dictatorship* cannot get rid of, especially when there is high unemployment level.

    Karl Marx, joining the Christian rage against Society, already was thinking at his Time that Socialism and Sociology were the most wile in liberalism. Leftwing capitalists are smarter than conservatives, with exceptions as Margaret Thatcher in Great Britain. One can compare conservative liberalism (Bush) and social liberalism (Obama) with two Shopkeepers. First one wants 'the butter and the money of it' (French proverb); second one knows he has to waste a little peace of butter not to see his Shop broken by angry people. Second one is the best Shopkeeper.

    *Soft dictatorship which is in Europa or USA allows Violence in Asia, Africa or South-America.

  • Vaseline capitaliste

    Le désormais fameux "principe de précaution" français vise à limiter les dégâts du principe d'irresponsabilité au coeur de l'économie capitaliste centralisée. Il est l'équivalent dans notre régime républicain du (beaucoup plus efficace) système d'actions judiciaires en vigueur aux Etats-Unis.

    Cette irresponsabilité, les médiats ne sont pas parvenu dernièrement à la dissimuler complètement aux profanes, vu l'amplitude du dernier séisme. L'impéritie des cinq cent familles qui dirigent la France a éclaté à la figure des Français. Question d'identité nationale, on peut penser que les Français ne sont pas la population la plus enthousiaste à se faire enculer par le genre de VRP qu'il est convenu d'appeler 'élu' ou 'représentant du peuple'.

    Autant dire que le "principe de précaution" est une cautère sur une jambe de bois, qui a de quoi faire marrer les escrocs libéraux dans leurs barbes. Qu'on ne s'y trompe pas, les plus malins sont ici les inventeurs du "principe de précaution" et non leurs détracteurs. Le principe de précaution ne change rien à l'état de fait de l'économie capitaliste, dans un sens ou dans l'autre. En revanche il contribue à faire gober au plus grand nombre cette théorie selon laquelle l'Etat se préoccupe du sort des citoyens, ce qui constitue dans le type d'Etat totalitaire "mou" où nous sommes un rôle religieux essentiel (la violence est subie par les populations du tiers-monde).

    Rejoignant la haine chrétienne du monde ou de la société, Karl Marx en son temps a reconnu dans le socialisme la plus grande ruse.

    On peut comparer le libéral de droite et celui de gauche à deux boutiquiers. Le premier veut le beurre et l'argent du beurre ; le second sait bien qu'il vaut mieux réserver un petit pot de cette graisse pour enduire les maux des sans-grade, et mieux protéger ainsi le fonds de commerce d'éventuels mouvements de colère. La meilleure preuve en est que Sarkozy après Chirac, sans oublier ce crétin de Fillon, ont vite dû remiser leurs petits programmes "made in USA" pour militants de l'UMP dès lors qu'ils ont été confrontés à la réalité de la tactique électorale et gouvernementale.

     

  • Mistake of A. Huxley

     

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    Reading "Brave New World" I was very disappointed. Under strong authority of this Shakespeare's word (Bacon is behind), one could expect more than Huxley's wrong Essay.

    Karl Marx is closer to Shakespeare than Huxley does. "Destiny" against "Liberty": it is in fact a good point of view to understand Marx as Big Will. Wether he intended it or not, Marx purified XIXth Century Humanism of its deep coat of archaic pagan ideas (that Nitche, Freud or Levi-Strauss after Marx were not even able to recognize those motherfuckers!).

    What is the mistake of Huxley now: Dictatorship is liberalism, and liberalism is based on Physiocratic idea*. Problem of Huxley was that he was belonging to a Biologist tradition and family, sitting so on this Chair, unable to understand the need of the biologic idea for one Dictatorship (to change the State in a genitrix; though the help of darwinism to nazism or capitalist faith is rather easy to guess.)

    As clearly as possible, I will try to explain the use of the biologic idea:

    - Modern dictatorship is a soul system as music does: soul concept, as much Christian than Pagan or Atheist or Music concept is based on organ (Religious elitist Baroque music of Bach is for instance based on it); old religious pagan trick of soul system that was making anybody a piece of the tribe until the blind sacrifice of his body, liberalism just made it 'modern'. The highest the soul, the lowest the body which is big barrier to Religious or Political power (Understand that Olympic Games are not praising the body but the nations: it is a soul system.)

    - Not only Political institutions but weapons are organs too. Female weakness needs weapons as much as Politics or Sex tool (into which Politics changed men). Biology is the wet compost, the ground where Nature is changed in physiocratic idea or mathematics idea: that is to say politics. Where one can see that Darwin deals more with Politics than Nature is not only in the opposite story of French Pierre Boulle, but in the stupid 'struggle for life' and the statistics on which this idea is based, that are everything but 'natural'. To link the monkey (or any other kind of animal) to human, you need to make both monkey and human mechanics and take them so through the perspective of soul (or language).

    Living with Gorillas: I am not surprised that a Darwinist Woman got this idea. Gorillas are rather good politicians although their struggle for life system is not as efficient as capitalist jungle-law. Therefore Gorilla is the perfect protector husband and father; and of course perfect sexual tool. There is an idea of 'Prince Charming' in the Gorilla, who is nobody else than Lucifer in Christian Tales (Good anarchist French song about the love of Gorillas for the gentlemen of the robe.)

    *Russian dictatorship is not perfect example as United-Kingdom, France or even USA as K. Marx explained, because of its very quick changing from Agriculture to Technical culture. In other words there is no Russian Shakespeare to point out the fiend of Nations like Big Will does for new England ruled by Shylock.

  • Shame on John-Paul IInd

     

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    Shame on former Pope John-Paul IInd indecent acts of self-torturing does illustrate the new use of Christian Roman religion by modern global dictatorship. One must say before two things about this Pope:

    -Nothing is less surprising than this habit from him; everybody is remembering his suffering when he was making his worldwide tours before his death. What are self-whipping with a waistbelt compared to the suffering of an old man next to death agony around the world?

    -Praising torture is ALWAYS a proof of low spirituality, in Christianity first of all, but whoever this praising is coming from in general; Atheist French Marquis de Sade as much as some crazy Christian nuns such as Spanish Theresa of Avila... Nazi's sado-masochist background is undeniable too: all that bullshit is betraying common intellectual weakness from same origin: Politics. The "cell" is in general what these people have in common. Devil is not only in the house, but in the cell.

    Outrage of mad killer against anybody is first of all against his own body (That is what the cops or the moralists making inquiries about the serial-killers are trying to hide: special responsability of Politics in these kind of murders.)

    Torture makes the link between family and politics obvious, and the fact that education is as satanic job as tyrant's job.

    *

    Is there something more hypocrit in today's World than Hitler's sentence next to sado-masochism praise that one can hear from lots of stupid but powerful artists? Notice that 'Arbeit macht frei!' is not only a sado-masochist Eastern Device but a do-nothing Device of people that mostly make money or slaves work for them -as gloomy and contemptible than Greek idleness is full of nobility and altruism. Roman, nazism or liberalism principles are made for the slavery to continue as long as possible, although Aristotle, Aeschylus or Homer were fighting for liberty.

    New use of Christian religion by dictatorship now:

    -As Karl Marx explained ('The Holly Family') and his son Paul Lafargue after him (which is explaining the old hate of Puritans against Marx, though he is not that far away from Luther's vowing merchants and their laws to Hell), main use of Christian religion by different dictatorship in Europe during XIXth century was to justify industrial slavery. And it was a duty in lots of rich families to give one son to be a clergyman. Christian religion became useless for dictatorship after the disgusting of it in poor classes, replaced so by the State religion called 'existentialism' in France, made of half Gothic and Baroque old Clock-mechanism (Soul Systems or Sound Systems are the best in Dictatorship for a good control on big nations.) Nazis themselves could not use 'Jewish-christianity' to manipulate people as Napoleon Ist and IInd, Bismarck did before Hitler. Hate of Christian religion was at that Time too big in poor classes working for the industry.

    Hitler and nazis were the first politicians to do what Global Dictatorship is doing with Pope John-Paul IInd or Benedictus XVIth right now: making the existentialist religion modern in the comparison with old christianism of Roman Church that seems to make as many efforts as possible to be ridiculous and old-fashioned as Shylock in Shakespeare's play (Pope's small party in France is blessed bread for caricaturists as Texan people are for New-Yorker.) This press propaganda is sitting here on two big official lies as Hitler did:

    -First is that 'existentialist' religion of State is not less out of Christian origin than it is out of Paganism (The mostly Roman paganism concerned here was mainly imported in Christian religion by clerks, especially in the XVIIth century. Importance of Poets and poetry does prove that this paganism is mostly of Latin origin.)

    -Second lie is that 'existentialist' religion is not less Gothic or Baroque than John-Paul IInd sado-masochism which is obviously part of USA-culture (or Japanese one).

    'Highway to Hell' is the religious song of existentialism by monkey Mick Jagger out of some Business School; Jagger who knows probably as well as I do who Artemisia is and that Lucifer is not deaf to entreaties of frogs that are giving him their sufferances for nothing against a little piece of Glory.

  • Muslim against Christian?

    First of all one must say that there is no reason for Catholic or Christian people to choose between Ben Laden and George Bush or Barack Obama. Prohibition of the using of any weapon against anybody except spiritual weapon against the Devil is absolute. There is no Christianism beyond this fronteer but Christian politicians against Jesus clear dissuasion from building his Kingdom in this world (that is French XVIIth theocracy or USA one).

    I am not the best to tell wether Ben Laden is Muslim or not, but Bush and Obama's religion of State and Capital has obviously nothing to do with the Christian Revelation. Not more than Roman laws, maintained in France by the civil massive-murderer Napoleon before Hitler.
    I sometimes ask myself as great Francis Bacon of Verulam if the biggest part of Christian theology was not made to hide the clear message of Jesus? The fact is that in the thirty-six different kind of Catholicism that were invented by scholars, there is more bullshit than pearls.

    *


    With only 10% of immigrants, France is not like USA one immigrant's nation, but due to low ethical values of French capitalist politicians and their medias, those African immigrants are used to scare oldest people and of female gender too (in Eastern of France, mainly) in electoral time, as fear is the basis of political speech since the first days of Humanity (As soon as Moses their leader is not with them, Jewish people are worshiping the Golden Calf, that is nothing else than a metaphor of politics or power.)
    With this kind of speeches and the help of powerful medias, French Industrial cartels are able to make people forget that it changed one of the richest country in the world in a kind of 'Titanic', pointing out the less responsible people to whiten the more responsible with less sense of honour than Jackals have.

    *


    Same number of Christian French people are changing for Muslim religion (which is a Jewish-Christian religion too, not far away from Luther's aborted Reformation) compared to Muslim immigrants who are changing for Christianism. The interesting point is that they both side do mainly change for social reasons not theological. First category are mainly young French guys who want to marry muslim young girls. Other category is mainly muslim young people who want to be more French. But contrarily to what some stupid Christian are trying to make people believe, Jesus is not socialist at all. Contrarily to what stupid communist are trying to make people believe, Karl Marx is not socialist either (Lenin himself knew it). US-religion is more socialist than marxism -and of course Hitler's religion was socialism too. Marx and F. Engels shrewdly saw in 'socialism' the new religious mask of capitalism.

  • Brave New old World

    The authorship of New secular Christianism is sometimes alloted by Scholars to English Scientist Francis Bacon Verulam (XVIIth).
    No doubt that there is an attempt in Bacon's Theology to make true catholicism, i.e. 'universal' in the Greek understanding of 'catholic'. But was Bacon even as naive as Dante Alighieri about a neutral posture of the State toward Churches? Probably not. Most of Bacon's Theology is about the bad mixing of politics, philosophy, science, ethics and theology that was making the gospels the property of a few clerks at the end of the Renaissance.

    I heard recently Swiss lobbyist Jean Ziegler on French TV giving the advise to last Pope Benedictus XVIth to give up the Catholic clerks' celibacy: is this new Christianism wished by Bacon? No, this is proving that Ziegler, although he is a rather intelligent lobbyist fighting against poor people Slavery organized by International Industry, Z. has no idea about Christianism that he is translating into a dim Socianism (It is therefore funny that Ziegler is quoting stupid German old fashioned philosopher Theodor Adorno as J. Ratzinger himself.)
    US Theocracy with religious leader Obama after Bush does not correspond to Bacon's idea either.


    Close to Bacon is Karl Marx, that is to say opposite to Brave New World in which we are. Scientific Progress in both Marx or Bacon view has nothing to do with Time religion of Einstein or Planck; communist progress cannot be splitted up from individual freedom.
    It took four centuries to capitalists States since Bacon to concentrate the power and the economy for the benefit of a few gangsters under the hypocrite mask of 'liberalism' that can only abuse a few paederastic hypocondriac cow-boys like Clint Eastwood now in Copland-USA.

  • Sucking Poets

    Four years ago US-Writter Johnatan Littell got the major French book prize 'Goncourt' for a book in (a very bad) French ("Les Bienveillantes", 2006). I am the first to recognize that 'style' is the make-up of art, but the funny part of this story was to observe that a Prize which is almost entirely devoted to entertaining and stylate litterature for grand-mothers and christmas gifts was given to this big book on ww2 (It is a current joke in France that no good writter ever got this Goncourt-Prize which has been without exception given to 'writters-that-suck'.) It is not new that the bullshit that enable publishers to live makes author die.

    Due to some Jewish obsession to summarize History into a Jewish problem and so destroy Historical studies*, French press and TV almost coerced French customers to buy Littell's book because of its subject (75% of books are bought in France by women, whose religious attitude is determining the success of a book; every blockbuster must be seen through this prisma. As a man I was bored by long sado-masochist descriptions added to the military life description. Is there any subject more boring in art than sex except soldiers and their military life? Subtle poets know that sex and soldiers are comic subjects about which only secretaries talk about seriously).

    A bizarre shock happened between two main religious today dogmas: Jewish dogma against Gay dogma. As Littell makes his main sadistic nazi anti-heroe a paederastic one, insisting on the incestuous part of his sexuality, the question was: what kind of dogma would be the strongest? Jewish or Gay? I must admit that thanks to Littell I was interested in this Goncourt Prize for the first and probably last time of my life.

    Theory of Littell is in fact not far away from what you can deduce of the reading of the French Marquis de Sade himself, whose devotion to sex cannot be separated from his devotion to politics. Sade is for sure the French philosopher who is the closer to nazi's revolution and Nietszche.

    My idea is rather different from Littell's one and that is the reason why I do think he is just an hypocrite. Sado-masochism is not the consequence of nazism but of liberalism. Karl Marx would no doubt have seen in Hitler's politics a regular liberalism, due to marxist historical method to examinate any kind of politics under its economical machinery first of all.

    French author Pierre Drieu La Rochelle (still censored in France or published with a preface to prevent people to share DLR's opinion!), who was seduced by nazism before the war like Ezra Pound or English Evelyn Waugh were by Mussolini, as soon as they went into Paris, Drieu La Rochelle was disappointed by nazis, recognizing in them ordinary capitalists although he was hoping that Hitler would change liberalism into an honest politics.

    *The most shocking effect of the Jewish obsession about ww2 in France is this idea that Napoleon Ist, because he did not made anything against Jewish, was not a butcher as Hitler, although the cruelty of Napoleon's orders was may be more terrific than nazi's cruelty. No need to say that Napoleon did not have the same opportunity to provoke popular electorate against Jewish like Hitler did.

  • Marx et Darwin

    La thèse transformiste de Darwin suscita l'intérêt mesuré de Karl Marx parce qu'elle contenait le principe dit "d'hérédité des caractères acquis"; sans cette clause à laquelle les évolutionnistes ont dû renoncer faute de munitions, le caractère religieux et antiscientifique de l'évolutionnisme saute aux yeux ; un mysticisme analogue à celui que l'on retrouve dans le national-socialisme se fait jour. D'un point de vue matérialiste, Darwin est plus scientifique que les "néo-darwiniens".

    Le progrès (fonctionnel) des espèces devient en quelque sorte "automatique". Or c'est Diderot qui refuse de croire au libre-arbitre de l'homme et non Marx. Diderot dont on observe qu'il ne fait qu'intervertir Dieu et le Néant, l'équation de Pascal, sans renoncer au régime moral janséniste cucul-la praline pour autant ; même si l'encyclopédiste exprime moins ouvertement sa haine de l'art que Pascal (mieux vaut parler dans le cas de Diderot d'amour de la musique que de "haine de l'art" déclarée).

    Si le progrès d'une espèce dépend du hasard, cela revient à dire que le singe était prédestiné à devenir un homme, comme on peut s'en rendre compte "a posteriori". On pourrait aussi dire que "le rire est le propre du macaque", puisque c'est un fait constant chez les moralistes d'effacer les différences entre l'humain et l'animal (Le moraliste est un véritable parasite de la société, de La Bruyère à Cioran, qui passe son temps à critiquer la société pour mieux lui sucer le sang.)

    Marx est du reste de ceux qui ont réfuté la partie du raisonnement de Darwin qui incorporait une part de probabilité, c'est-à-dire de hasard, à savoir la théorie physiocratique de Malthus.

    Ultérieurement les communistes n'ont pas été les derniers à dénoncer le néo-darwininisme comme une idéologie libérale ou néo-libérale (Labriola).

    Qui cherche une bonne définition du libéralisme ne peut faire l'impasse sur son fondement essentiellement physiocratique, bien que la pourriture intellectuelle des libéraux désormais incite plutôt à les classer au niveau de la gastronomie.

    Ce n'est pas seulement le parti nazi mais TOUS les partis libéraux sans exception : yankee, français, de gauche comme de droite, qui recourent à la mystique religieuse néo-darwinienne. La démonstration scientifique et historique que le nazisme est un libéralisme d'exception, cette démonstration-là est impossible !

    Exactement comme Marx raillait les tonnes de ratiocinages de la scolastique médiévale (Duns Scot en particulier), comme si le seul volume pouvait faire loi, on peut se gausser des tonnes de rationacinages du crétin yankee Stephen Gould pour tenter de combler le trou béant du hasard à coup de néologismes pseudo-scientifiques. Il y a de quoi mourir de rire quand on entend dire que la science moderne est une science "expérimentale", alors que de toute évidence c'est une science de ronds-de-cuir rivés à leurs statistiques, d'obscurantistes à grosses lunettes.

    *

    Darwin et le néo-darwinisme sont si peu détachables de la morale libérale que le lobby chrétien libéral qui tente d'imposer la reconnaissance du transformisme darwinien par l'Eglise catholique ne dispose d'AUCUN ARGUMENT CHRETIEN NI SCIENTIFIQUE pour appuyer une démarche qui relève de la plus pure idolatrie (Et ce doublement, puisque pour le grand naturaliste "renaissant" François Bacon, découvreur entre autre de la dérive des continents, l'idolatrie est un phénomène qui n'épargne pas les savants.)

    S'il peut paraître anecdotique de signaler l'opinion d'un petit groupe sectaire en voie de disparition tel que les chrétiens libéraux boutinistes, que Sarkozy lui-même ne parvient pas à prendre au sérieux, en réalité il n'est pas inintéressant de relever que le darwinisme ressuscite une forme de "loi morale naturelle" (guère éloignée de la "loi de la jungle"), de la même nature que celle que les clercs du moyen âge inventèrent, c'est-à-dire complètement artificielle (et diabolique sur le plan chrétien) ; loi naturelle qu'on ne peut absolument pas déduire d'Aristote, qui ne prône nulle part que les hommes doivent se conformer à la loi de la jungle, et qui n'est pas plus naïf par ailleurs que Machiavel ou Marx sur ce qui anime la politique.

     

     

     

  • Allègre, savant ?

    Claude Allègre ne s'en laisse pas conter par les imbéciles écolos ; cela fait-il de lui pour autant un savant ?

    - Ecartons d'emblée l'argument de la médaille (Crawford) et des titres décernés à Allègre. Plusieurs prix Nobel d'économie sont impliqués dans le scandale des mathématiques financières inculquées aux "traders", pour partie responsables de la banqueroute que l'on sait.

    - Relevons une petite imposture rhétorique d'Allègre. Il utilise publiquement la théorie climatique du "battement d'aile de papillon" (pur sophisme) pour invalider les prédictions climatiques à long terme, sachant parfaitement le rôle majeur des statistiques et probabilités dans la mise en équations à laquelle la science physique quantique procède presque systématiquement (la fameuse théorie débile du "chat de Schrödinger").

    - "La défaite de Platon" est le titre d'un ouvrage de Claude Allègre, par quoi il veut signifier le divorce de la science laïque avec le platonisme. Cela indique de sa part l'ignorance que pour ce qui est de la science, Platon s'en remet largement à Pythagore, très loin d'être "défait" aujourd'hui. C'est Aristote qui fait la démonstration serrée que Pythagore est un idéologue. Le théoricien prix Nobel Bertrand Russell est un exemple isolé de rejet (tardif) du pythagorisme.

    - La science laïque passe systématiquement par une critique de la science chrétienne, "catholique" particulièrement, celle-ci étant tenue communément pour moins moderne.

    Sur un point, Allègre est plus sérieux que les autorités catholiques romaines, lorsqu'il associe Thomas d'Aquin à une démarche scientifique. Car de fait, sans cette démarche scientifique, Thomas d'Aquin et le "thomisme" perdent tout sens. C'est un mensonge scientifique grossier de la part de Jean-Paul II d'avoir affirmé les significations distinctes de la science et de la foi. D'une manière générale, très peu de religions vivantes se sont désintéressées de la science au cours de l'histoire, la foi ayant des conséquences sur la science, et la science sur la religion. Karl Marx cite l'épicurisme comme exemple de religion (morale) coupée de la science.

    En revanche Allègre fournit une raison bizarre à la résistance de l'Eglise à l'abandon de la science d'Aristote, anti-atomiste convaincu : l'atomisme démolirait la doctrine de la transsubstantation (transformation du pain en corps du Christ au cours de la messe). C'est bien plutôt le géocentrisme auquel l'Eglise catholique était attachée, hostile à l'éclatement mathématique du monde, même si des moines obtus au moyen âge ressuscitèrent des mondes antiques linéaires et plats, bien avant les frères Bogdanoff et leur univers en forme de soucoupe. Par une lettre adressée à Descartes, la reine Christine de Suède crut même bon d'avertir le mécanicien français des conséquences de la thèse de Galilée (qui sans le soutien actif d'une partie de la curie romaine, n'aurait jamais pu publier ses sophismes).

    *

    - On pourrait passer cent pages à critiquer les extrapolations historiques de Claude Allègre, dont la prétendue science consiste largement à juger des idées scientifiques du passé à l'aune de celles d'à présent. Mieux vaut se concentrer sur le problème central suivant : comment se fait-il que la science capitaliste joue de l'argument de neutralité, qu'elle prétende être libre de toute influence religieuse, alors même qu'elle repose très largement sur un des corpus scientifique les plus marqués par la religion au cours de l'histoire, à savoir "grosso modo" la science du XVIIe siècle, que je qualifie de science "janséniste".

    Par-delà Claude Allègre, à deux doigts de l'hystérie, il faut mentionner l'évolutionniste Richard Dawkins, qui non content de vouloir faire la démonstration scientifique que "Dieu n'existe pas", ce qu'il est parfaitement libre d'essayer, affirme que l'anglais Newton partageait les mêmes sentiments athées que lui, dans un "best-seller" fourgué à des millions d'exemplaires à grand renfort de publicité ; cela contre l'évidence que les travaux des savants du XVIIe siècle, et Newton n'échappe pas à la règle, ces travaux sont émaillés de controverses sur des points de religion (Newton/Leinbitz, par ex.). Le nombre de "clergymen" impliqués dans cette nouvelle science est en outre remarquable, du cardinal de Cues à Gassendi en passant par Marin Mersenne, etc.

    Religieuse, cette science l'est doublement, puisqu'elle consiste en grande partie à ressusciter le pythagorisme, lui-même indissociable dans l'Antiquité du sectarisme religieux de Pythagore et de ses disciples.

    Voici ce que Voltaire écrit : "Il n'y a point de philosophie qui mette plus l'homme sous la main de Dieu que celle de Newton." Si la science de Voltaire n'est pas toujours exempte de défauts, on doit prendre Voltaire pour plus savant que Dawkins et Allègre, leurs mensonges sur la science "neutre" (un concept de physiocrate capitaliste) ; d'autant que Voltaire qualifie justement ici la mentalité religieuse de Newton (très différente de celle de F. Bacon), proche des conceptions de la secte unitarienne (qui milite aujourd'hui pour la reconnaissance totale par le Vatican du transformisme darwinien). D'ailleurs l'opinion de Voltaire lui-même est de s'en remettre aux saintes écritures lorsque la science peine à élucider tel ou tel point, en cela aussi divergent des philosophes contemporains, que Newton l'est des savants actuels.

    Plus loin et plus intéressant, Voltaire écrit en outre : "On reproche encore à Newton qu'il admet des qualités immatérielles dans la matière. Mais que ceux qui font un tel reproche consultent leurs propres principes, ils verront que beaucoup d'attributs primordiaux de cet être si peu connu qu'on nomme matière sont tous immatériels, c'est-à-dire que ces attributs sont des effets de la volonté libre de l'Etre suprême...")

    Plus intéressant car Voltaire révèle ici l'emprunt direct de la franc-maçonnerie "laïque" dont l'idéal accompagnera la science au XIXe siècle, à une conception maçonnique chrétienne très répandue dès la fin du XVIe siècle (ressuscitée également par le franc-maçon Joseph de Maistre).

    La remarque de V. conduit aussi jusqu'à Marx et à sa démonstration que la théorie atomiste de Démocrite reflète une théorie de l'âme ; et que d'une certaine façon, Aristote comme Marx, est plus "matérialiste" que Démocrite (pour Aristote contrairement à Lucrèce ou Pascal, le néant n'existe pas).

  • Marx pour les Nuls

    Je ne me lasse pas de résumer Marx à sa plus simple expression. C'est utile pour ne pas tomber dans la religion communiste comme Aragon, Althusser & cie.

    Donc, la politique est un rêve ; on le comprend facilement à partir des exemples de Néron, Napoléon, Hitler ou Obama (je fais exprès de prendre des Romains). Quant au capitalisme c'est un rêve érotique, une pollution nocturne. Le capitalisme est donc la politique ramenée à l'essentiel.

    (Un chrétien se doit d'ajouter que la politique est aussi le rêve de Judas Iscariote.)

  • Capital et Sexe

    Marx compare la philosophie allemande à la masturbation. Celle-ci paraît une simulation du sexe. Mais il y a déjà dans le sexe sans masturbation beaucoup de dissimulation, et pas seulement de la part des femmes. Une femme voilée au moyen âge est d'ailleurs prédestinée au sexe comme une putain capitaliste d'aujourd'hui qui fait voir le haut de ses cuisses et se prétend "libre".

    Il n'y rien dans l'islam qui s'oppose radicalement à la chiennerie capitaliste. Sans quoi je m'y convertirais immédiatement.

  • Angéliques

    Pour avoir reconnu les principes romains comme de la pure saloperie, rien que pour ça Karl Marx et Simone Weil sont les plus grands penseurs chrétiens des derniers temps.

    Il y a de quoi en effet, partant des quelques pages roses d'adages latins dans un Larousse, bâtir toute une synagogue de Satan en plaçant un démiurge quelconque à sa tête. Le jansénisme et sa métastase existentialiste ne sont rien qu'un requiem bruyant, la mélopée des fossoyeurs.

  • Pour un art communiste

    - Typiquement la philosophie (spéculative) est analytique et conduit à l'élitisme, c'est-à-dire à la "religion de l'art" selon Hegel (= SS).

    - Typiquement l'art analogique ou synthétique conduit au communisme, c'est-à-dire à la libération par l'art de tous ceux qui n'inclinent pas plutôt vers la folie. L'idée de "génie artistique" relève de l'utopie pour Frédéric Engels car elle est le chemin le plus court vers le fétichisme, Proust, autrement dit la mort de l'art par asphyxie. Bien sûr il serait ridicule d'accuser Proust d'avoir assassiné l'art à lui tout seul, mais il est un symptôme caractéristique du cancer bourgeois. La mystique des arts décoratifs (les arts décoratifs ne supportent même pas la critique relative de Sainte-Beuve) qui est dans Proust, on la retrouve dans l'esthétique nazie.

    On observe d'ailleurs que les doctrines des grands penseurs matérialistes à travers le temps, d'Aristote à Marx en passant par François Bacon, méritent d'être qualifiées de doctrines "artistiques", même si ça ne saute pas autant aux yeux dans le cas de Marx que dans celui d'Aristote ou Bacon ; Marx est issu d'une culture germanique qui a érigé le fétichisme et la muséographie en véritable religion d'Etat.

    Le musée Pompidou est comme une parcelle de territoire allemand en plein Paris, qui témoigne de la conversion définitive de la bourgeoisie française aux principes animistes de sa cousine germaine.

    Les caissiers-bureaucrates à l'entrée du Pompidou ont été surpris que je leur fasse un salut romain en passant le portique. Ils préfèrent oublier sous l'uniforme que les couleurs rouge et noire flottent et ont toujours flotté sur les régimes libéraux. Elles ont simplement viré au rose et gris sous l'effet d'un blanchiment intensif : de Julien Sorel à Frédéric Beigbeder.

    J'estime en effet de mon devoir de démystifier l'art contemporain aux yeux de mon pote Henri des Etats-Unis, attiré naturellement dans cette antre à la gloire du plastique, mais sur qui la bêtise manifeste des groupes de visiteurs du Pompidou produit une lente catharsis (Henri est bien obligé de reconnaître que ces bons citoyens-là font du lèche-vitrine kulturel).

    *

    Ainsi un marxiste discernera sans trop de peine la dimension religieuse dans l'art de Picasso, plus ou moins grande bien sûr selon les directions prises par un génie "éclectique".

    Cette dimension religieuse est trahie par un autre aspect de la peinture de Picasso : son aspect architectural. Ce gros poupon incestueux d'Apollinaire trahit sa religion avec son goût pour les cubes.

    Une comparaison simple avec Michel-Ange : chez ce dernier le corps est dans l'architecture et non l'inverse, l'architecture dans le corps. Comment le traduire ? L'art de Picasso tend vers un idéal de beauté morale. Le goût des nazis et des Yankis (Gertrude Stein) pour la peinture de Picasso est loin d'être inconséquent. Autrement dit l'art de Michel-Ange est moins religieux, mieux fait pour plaire à un communiste. L'art de Michel-Ange est moins pédérastique, en outre, que celui de Picasso.

    Un bon esthète au demeurant, et à cet égard Baudelaire surpasse largement Diderot et ses pirouettes de rhéteur janséniste, un bon esthète fidèle à la raison incluera nécessairement la charogne à l'idéal de beauté morale, sans quoi l'architecture, nettement organique, ne tiendra pas, faute de symétrie ; la morale est aussi binaire qu'un ordinateur. La polytechnique ne peut être élevée au rang de science véritable, elle qui est si pétrie de sexe et de morale, que dans un régime politique totalitaire.

    Picasso a le mérite comme Céline de proposer un art où le classicisme et le baroque se téléscopent, un dialogue et non un monologue hystérique. S'agissant de Kandinski ou Klee en revanche, on peut parler de style ou de religiosité débordante : l'onanisme dont parle Karl Marx pour qualifier la philosophie allemande.

    Celui qui ne comprend pas que l'art de Picasso est plus religieux, c'est qu'il ne sait pas faire la différence entre la beauté et la séduction ou le charme. Celle-ci est morale et magnétique (non loin de la "cristallisation" de Stendhal, dont c'est à peu près la seule formule intelligente) ; la beauté est, elle, véritablement "par-delà bien et mal" ; certainement pas "dionysiaque" bien sûr ; mais pas non plus "apollinienne" ; athénienne, tout simplement.

    *

    On peut enfin définir la musique ou la culture (concept germanique), comme le mode de destruction de l'art. Episode de la mythologie, Athéna jette au loin et brise la flûte charmeuse qu'elle avait embouchée et qui l'enlaidissait. Que le divertissement est compatible avec la critique et le progrès est une théorie bourgeoise. La musique est d'argent et le silence est d'or. L'ordre bourgeois fondé sur l'argent inclut la guerre et le désordre comme l'harmonie musicale comprend le chaos.


  • Sorbonagreries

    Ce n'est pas seulement le sérieux des commentateurs de François Bacon qui est douteux (ainsi lorsque J. Ratzinger ou M. Le Doeuff en font le père fondateur de la science polytechnique moderne pour servir leurs propagandes respectives) ; beaucoup de commentaires touchant Shakespeare sont aussi mensongers ou ridicules. Même si les deux colonnes d'Hercule de la bêtise boche que sont Freud et Nitche paraissent infranchissables, les commentaires pédants et oiseux de René Girard appartiennent à la même catégorie qui consiste à plier Shakespeare aux exigences de la science laïque moderne, qui semble toujours dire en regardant le passé : "Miroir, mon beau miroir, ne suis-je pas la plus belle ?"

    Avant de prendre un exemple précis, l'erreur en général est de qualifier le théâtre de Shakespeare de "baroque" toutes les dix lignes, sans démontrer qu'il en possède les caractéristiques. Le refus de caractériser l'art baroque est lui-même typique du savant baroque, au sens de "bordélique" (Le baroque est bas de plafond dans la mesure où il ne conçoit pas grand-chose en dehors de son architecture grotesque et de ses jeux de miroir.) Le crétin italien Stendhal, colporteur du goût pour l'opérette, Stendhal pas plus ne justifie l'étiquette de "romantique" qu'il colle à Shakespeare et qui lui va si mal.

    L'intention ou le procédé artistique de la "mimésis" que Girard prête à Shakespeare ne fait qu'accroître l'incompréhension puisque c'est un vaste fourre-tout. En admettant que l'art grec "imite la nature", expression floue : Girard feint d'ignorer que pour certains Grecs, non des moindres, la nature est double, éternelle ou corruptible. Encore faut-il préciser à quel courant Shakespeare se rattache, méditatif (disons Pythagore) ou contemplatif (disons Parménide ou Aristote) ? L'imitation conduit beaucoup d'artistes, à commencer par les musiciens, à faire correspondre ce qui, dans la nature offerte aux sens en éveil, coïncide le mieux avec la propre nature animée de l'homme. C'est à peu près ça l'art baroque ou romantique, les paysages de Constable en peinture, et Shakespeare ne correspond guère à cette "mimésis", il est beaucoup plus "sculptural" et donc classique que ça. Du crâne du héros grec Ajax, peint sous les traits d'un possédé par Shakespeare, s'échapperait s'il était brisé... de la musique. Tout laisse croire par ailleurs que Shakespeare ne croit guère au destin ; que Hamlet n'est pas dans la disposition d'esprit de s'en remettre à la Providence. Encore un signe qu'on ne peut faire endosser l'uniforme (de marin) romantique ou pré-romantique à Shakespeare. Delacroix, pourtant du même bordage libéral que Stendhal ou Girard, a mieux vu qu'eux la distance séparant Shakespeare de l'idéal musical et reproche à Shakespeare en somme de n'être pas assez "musicien".

    *

    Jean-Pierre Villquin dans l'édition 2008 de la "Pléiade" commente la pièce "Thomas More" découverte tardivement, en prétendant que l'éphémère ministre catholique d'Henri VIII est présenté sous un jour favorable dans la pièce -de façon "paradoxale" ajoute-t-il, puisque More (1478-1535) était papiste.

    Or plusieurs passages de la pièce sont très loin de présenter More sous un jour favorable :

    - un voyou, Jack Falkner, qui réclame justice à More, est éconduit brutalement (Acte III, sc.1) ;

    - plus grave, More est parjure ; après avoir obtenu la reddition d'une bande d'insurgés grâce à sa promesse de leur obtenir la vie sauve, il se dédit (un "les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent" avant l'heure). Et Doll, l'une des rebelles trahis par More a ces mots sarcastiques :

    "C'est un gentilhomme honnête, avisé et qui cause bien. Pourtant j'aurais loué bien davantage son honnêteté s'il avait tenu sa parole et sauvé nos vies. Les mots ne sont que les mots et ne paient pas ce que les hommes promettent avec." (Acte II, sc. 4)

    Ici on ne peut s'empêcher de penser que c'est Shakespeare qui s'exprime, ce passage dirigé contre la rhétorique et les rhéteurs n'étant pas isolé dans son oeuvre. Plus largement More incarne comme Wolsey son prédécesseur, ou Cranmer (si ce n'est Polonius même), le "pouvoir des évêques" et une forme de politique théocratique à laquelle Shakespeare n'adhère pas, conformément à une tradition chrétienne (ni particulièrement antipapiste, ni anglicane). Les Eglises anglicane, allemande, suisse, n'ont pas modifié substantiellement la pratique théocratique catholique ; elles furent bien plutôt, c'est très net dans le cas de Hobbes (qui fut secrétaire de Bacon mais ne le cite presque jamais) les chevilles ouvrières de l'endossement par l'Etat et ses institutions d'habits religieux empruntés à l'ordre pyramidal catholique (La critique de Marx consiste en partie à le démontrer en ce qui concerne l'Eglise allemande luthérienne ; le fonctionnaire, l'"homme nouveau" de la doctrine nationale-socialiste hégélienne auquel Marx et Engels opposent le prolétaire, emprunte son sacerdoce au curé catholique à travers le pasteur luthérien).

    Il est fait allusion à l'ironie "légendaire" de Thomas More à de nombreuses reprises, ironie de More qui lui a aussi valu quelques aphorismes de Bacon ; mais l'ironie ou l'humour n'est guère valorisé dans la tradition chrétienne. Hamlet le manie bien dans son semblant de folie, mais comme une arme pour se défendre contre les saillies de ses ennemis ou de ses soi-disant "amis" Rosencrantz et Guildenstern. Baudelaire remarque à juste titre que "les Evangiles ne rient pas". Encore une fois, More est le dindon de sa propre conception théocratique qui l'entraîne à accepter sa décapitation avec longanimité. Mourir crânement comme More n'épargne que son amour-propre. Ni Shakespeare ni son public n'ignorent qui plus est que la condamnation de More est le résultat d'un imbroglio sentimental et politique peu reluisant qui a déjà eu, lorsque Shakespeare rédige sa pièce, des conséquences tragiques. Pour avoir fait du remariage de son roi un élément-clef de ses intrigues, le cardinal Wolsey a été placé au centre d'une pièce de Shakespeare où celui-ci fait nettement allusion à la pourriture pourpre et écarlate qui colore dans l'apocalypse de saint Jean le pacte entre l'Eglise et le pouvoir temporel.

    *

    Autre exemple de commentaire gratuit voire ubuesque, celui de Pierre Spriet, à propos de "Troïlus et Cresside" : "Shakespeare a moins d'estime pour les Grecs que pour les Troyens.", écrit Spriet dans sa notice.

    Il semble ici que le commentateur prenne encore ses désirs pour la réalité. En effet, les rôles-titres que sont Troïlus et sa fiancée Cresside (et Troïlus est le "Troyen-type") sont brocardés du début à la fin de la pièce, leur idéal d'amour courtois en particulier, rabaissé au niveau de celui d'un cocu petit-bourgeois, qui lorsque sa dulcinée lui est enlevée pour être offerte en cadeau de compensation à Diomède, ne sait que s'incliner en bafouillant quelques stances ridicules.

    Il me semble que l'idée a dû venir à S. Freud (loin d'être le premier à l'avancer) de l'identité de Bacon et Shakespeare à cause de l'usage subtil de la mythologie grecque par ce dernier. Shakespeare n'a de fait pas manqué de remarquer que le dieu qu'adorent les Troyens, Apollon (le "destructeur") est le nom de Lucifer dans le Nouveau Testament.

    Que tel ou tel commentateur s'identifie plutôt à More, Ophélie, voire Claudius (!) n'est pas gênant en soi ; dans le cas de Nitche, qui présente le même tempérament de petite salope puritaine qu'Ophélie, c'est pleinement justifié. Ce qui est malhonnête, c'est le ton d'apparente neutralité universitaire sur lequel ce genre de commentaire est fait. Une pièce flatteuse pour More ? Paradoxe ! Et l'argument de la poésie pour couvrir cette gnose de profs lorsqu'elle est par trop incohérente. Blablabla.

    *

    Et maintenant, voici deux apophtegmes de François Bacon où l'humour de Thomas More est lui aussi évoqué.

    "Sir Thomas More n'eut d'abord que deux filles et sa femme ne cessait de prier pour avoir un garçon. Enfin elle eut un garçon, qui ayant atteint l'âge adulte, s'avéra simple d'esprit. Sir Thomas dit à sa femme :

    - Tu as prié si longtemps pour avoir un garçon qu'il en restera un jusqu'à sa mort."

    "Un barbier fut envoyé à Sir Thomas More le jour de sa décapitation, parce qu'il avait les cheveux longs, ce qui pensait-on risquait d'apitoyer plus encore la foule sur son sort. Le barbier s'approcha et lui demanda comment il lui plaisait d'être coiffé ?

    - Ma foi, mon brave (dit Sir Thomas), le roi et moi réclamons tous les deux ma tête, et tant que le cas ne sera pas tranché, je n'engagerai aucun frais dessus."

    F. Bacon, "Apophtegmes" (1624)

    Et encore ceci :

    "- More : Depuis quand portes-tu ces longs cheveux ?

    - Falkner : Je les porte depuis ma naissance.

    (...)

    - More : Dis-moi à présent canaille depuis combien de temps tu n'es pas allé chez le barbier ? Depuis quand cette chevelure épaisse est-elle sur ton crâne ?"

    "Thomas More" (Acte III, sc. 1) (1594 ?)

    Une scène entière quasiment est consacrée à l'obsession qu'a More de la façon dont Falkner, venu le voir pour réclamer un jugement impartial, est coiffé. Ce qui est loin d'indiquer l'estime de Shakespeare pour l'utopie politique de Thomas More, dont il a été fait utérieurement par Rome le "saint patron des hommes politiques" sans tenir compte de l'avertissement de Jésus-Christ contre la tentation d'édifier le royaume de Dieu sur la terre (Je veux dire par là que Shakespeare ne manque pas d'arguments chrétiens pour contester le point de vue de Thomas More, nécessairement le résultat d'un compromis avec le paganisme.)

    Il semble donc que l'opinion en faveur de More soit surtout celle de M. Villquin, non celle de l'auteur de la pièce lui-même.